SMS-ST2S

Le site du labo de Bio

SCIENCES ET TECHNOLOGIES

DE LA SANTÉ ET DU SOCIAL

BIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE HUMAINES

 

 

DES TEXTES MEDICAUX POUR S’ENTRAINER…..

 

 

 

 

Miction Impossible

 

Il n’est pas surprenant, puisque les femmes, au moins britanniques, commencent à se soûler autant que leurs compagnons, qu'une pathologie classiquement masculine puisse se rencontrer chez elles. C’est ce que rapportent des médecins de Wakefield (Royaume-Uni) avec trois cas de rupture vésicale constatés au cours de ce qu'ils appellent le « binge drinking » (la « cuite » en français usuel).

La première patiente, âgée de 37 ans, a été vue pour des douleurs abdominales basses persistantes depuis 72 heures, des symptômes de cystite et une chute. Son état d'alcoolisation aiguë durait depuis 72 heures. A l'examen existait une sensibilité abdominale, sans signes de péritonite. Pour la seconde, de 24 ans, la « cuite» remontait à la nuit précédente.

Outre les douleurs abdominales, elle se plaignait d’anurie.

Pour ces deux patientes, l'échographie retrouvait des signes d'ascite et, chez la seconde, il était impossible de remplir la vessie par voie rétrograde.

Pour la troisième patiente, de 32 ans, le tableau était un peu différent avec une alcoolisation aiguë pendant les 24 heures précédentes.

Elle a été admise aux urgences pour une douleur aiguë de la fosse iliaque droite avec une hyperleucocytose modérée évocatrice d'une appendicite ou d'une pathologie ovarienne. Ici, le diagnostic de rupture longitudinale du dôme vésical a été une découverte opératoire. Pour les deux premières patientes, la cystographie puis l'intervention ont mis en évidence, respectivement, des ruptures du dôme et de la paroi antérieure.

A chaque reprise, le traitement a consisté en une suture de la plaie (par voie laparoscopique pour la troisième patiente).

Les auteurs ajoutent que, chez leurs patientes, aucune notion de traumatisme du bassin ne pouvait expliquer la rupture vésicale. Il n'existait pas, non plus;, de vessie neurologique ou de diabète, principales causes de cette pathologie, hors accident.

Quelques ruptures vésicales ont été rapportées au cours de soûleries, mais chez des hommes. Chez les femmes, il semblait logique que, en raison d'un urètre court et d'une continence sphinctérienne moins prononcée, la plénitude vésicale se conclurait plus par une miction que par une rupture. Ici, il est probable que la diurèse importante, associée à l'effet hypoesthésiant de l'alcool, qui aurait émoussé le besoin mictionnel, peut être mise en cause. Toutefois, des études ont déjà évoqué la possibilité d'un infarctus vésical dans cette situation.

Pour les auteurs, l'hypothèse étiologique la plus plausible demeure celle d'un traumatisme minime, comme une chute, chez des patientes qui avaient perdu la sensation de plénitude vésicale. Ils concluent sur une mise en garde plus générale de leurs confrères: comme les femmes boivent comme des hommes, il faut donc penser à évoquer les mêmes complications.

 

British Medical Journal  vol. 335, pp. 992-993, 10 novembre 2007.

 

Listez les mots soulignés, définissez les, et rappelez vous que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé.