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SCIENCES ET TECHNOLOGIES

DE LA SANTÉ ET DU SOCIAL

BIOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE HUMAINES

 

 

Zone de Texte: TROUBLES NUTRITIONNELS

 

 

LEs BEsoINs DE L'oRGANIsME

 

           Pour vivre, il faut manger. La croissance, la réparation des tissus, mais aussi l'activité de l'organisme et l'activité physique exigent une énergie disponible à chaque instant. Cette énergie nous est fournie par les aliments.

 

           L'alimentation doit compenser les pertes de matière (eau, sels, urée, gaz carbonique) et les dépenses d'énergie (travail, chaleur..) aussi classe-t-on les besoins en deux grandes catégories :

 

       Les besoins plastiques,

       Les besoins énergétiques

           ...auxquels on rajoutera les besoins fonctionnels

 

I. LEs BEsoINs PLAsTIQuEs

 

           A. LEs PERTEs DE MATIEREs

 

           La perte d'eau est de 2,5 à 3 kg par jour chez l'adulte, elle s'effectue simultanément par voies : rénales, cutanée, pulmonaire et intestinale.

           Les pertes minérales (25 à 30 g par jour), se font par voie rénale, cutanée et intestinale.

 

           Les déchets azotés correspondent à une perte journalière de 15 à 20 g d'azote. Le plus important est l'urée, éliminée par voies rénale et cutanée.

 

           Le gaz carbonique éliminé par voie respiratoire, provient de l'oxydation des aliments organiques : glucides, lipides, protides.

 

           B. LEs ALIMENTs PLAsTIQuEs

 

           Les aliments plastiques participent à l'élaboration de nouvelle matière vivante. Chez l'adulte, ils doivent compenser exactement les pertes matérielles : remplacement des cellules usées (épiderme, tissu osseux, sang...) cicatrisation des plaies... Chez le jeune en voie de croissance, l'apport doit être supérieur aux pertes afin de permettre la formation de tissus nouveaux. L'eau, les sels minéraux, et surtout les protides , constituants essentiels de la matière vivante sont des aliments platiques. Les lipides jouent également un rôle plastique non négligeable.

 

           C. LEs ALIMENTs FoNCTIoNNELs

 

           Les aliments fonctionnels sont les vitamines, indispensables au fonctionnement normal de l'organisme, et l'eau, déjà citée comme aliment plastique, mais nécessaire pour assurer bon nombre de réactions chimiques (hydrolyses...).


II. LEs BEsoINs ENERGETIQuEs

 

           A. LEs PERTEs ENERGETIQuEs

 

 Elles sont de quatre ordres :

 

 1. la dépense de fond (=Métabolisme basal)

 

 Elle représente la quantité d'énergie minimum nécessaire au fonctionnement des organes. un homme de 65 kg, à jeun, au repos absolu et au point de neutralité thermique, c'est-à-dire n'ayant à lutter ni contre le froid ni contre le chaud (25 degrés), dépense environ 1 600 Calories par jour.

           Ceci représente la dépense de fond ; on l'exprime en général en Cal/h/m2 de surface corporelle. C'est le métabolisme de base.

 

Il est pour un homme jeune, d'environ 40 Cal/h/m2,

pour une femme , d'environ 38 Cal/h/m2.

 

Le métabolisme est très sensible aux maladies de la nutrition et aux troubles endocriniens.

 

2. le travail digestif

 

3. le travail musculaire (Les dépenses sont liées au type de travail.). un sportif en périodes d'entraînement peut dépenser 4000 Calories

 

4. Les dépenses de thermorégulation :Elles sont variables avec le climat, les habitudes de vie (logement, vêtement). La mise en jeu du mécanisme de déperdition de chaleur n'entraine pas de dépense notable. Par contre, si l'organisme doit lutter contre le froid (température extérieure inférieure à 16 degrés), il doit dépenser une certaine quantité d'énergie.

 

Pour un homme de 1,70 m et une femme de 1,60 m, d'environ 25 ans, accomplissant un travail modéré et vivant dans un pays tempéré, les besoins sont les suivants :

 

          

 

 

 

 

HOMME

 

FEMME

 

 

 

 

 métabolisme basal

 

  1600

 

 1300

 

 

 

 

 travail digestif

 

   200

 

  150

 

 

 

 

 travail musculaire

 

1150

 

   600

 

 

 

 

 thermorégulation

 

   250

 

   250

 

 

 

 

 

 

3 200 Cal

 

2 300 Cal

 

 

          

 

 

B. LEs APPoRTs ALIMENTAIREs

 

           Les calories sont apportées par la transformation des aliments énergétiques : glucides, lipides et accessoirement protides et alcool.

 

1 g de glucides et de protides libèrent en brûlant 4 Cal chacun,

1 g de lipides libère en brûlant 9 Cal.

Après digestion et absorption, les lipides et glucides peuvent être mis en réserve sous forme de:

 

       glycogène dans le foie et les muscles pour les glucides (500 g),

       graisse dans le tissu conjonctif pour les lipides (8 kg)

 

Pour un adulte, le poids des réserves doit être constant.

 

Tous les aliments énergétiques ne sont pas interchangeables.

 

L'organisme a besoin d'environ:

           : 15% de calories d'origine protidique,

           : 25% de calories d'origine lipidique,

           : 60% de calories d'origine glucidique.

 

* Les glucides sont les aliments énergétiques par excellence facile à digérer ;

* Les lipides :

           -d'origine végétale, fournissent les acides gras indispensables,

           -d'origine animale, constituent le support exclusif des Vitamines A et D.

 Mais les lipides sont difficiles à digérer.

 

* Les protides sont indispensables, mais un excès fatigue le foie qui fabrique l'urée et les reins qui éliminent l'urée.

 

III. LEs RATIoNs ALIMENTAIREs

 

           Une alimentation rationnelle doit satisfaire les besoins de l'organisme tout en ménageant les organes digestifs et excréteurs.

 

           La ration alimentaire d'une personne est la quantité d'aliments indispensables à l'entretien de son corps et à sa production d'énergie pour 24 heures. Elle dépend du sexe, de l'âge, de l'état physiologique, de l'activité, du climat.

 

A. LA RATIoN D'ENTRETIEN

 

           Elle est valable pour un adulte ayant une vie sédentaire dans un milieu à température moyenne.

 

Pour une femme de 60 kg, les besoins énergétiques sont de l'ordre de 2 300 Cal/jour.

 

Il lui faudra environ :

.                                70 g de protides =   280 Cal

                                 50 g de lipides =      450 Cal

                                 400 g de glucides =           1600 Cal

                                                                  -----------

                                                                  2330 Cal.

 

Les protides comme les lipides doivent être à moitié d'origine animale, à moitié d'origine végétale.


B. LEs DIVERs TYPEs DE RATIoN

 

 1. LA RATIoN EN FoNCTIoN DE L'AGE

 * La ration de croissance : Pour l'enfant et l'adolescent, elle doit être plus riche en protides, surtout d'origine animale, en substances minérales, en vitamines. un léger complément d'aliments énergétiques est nécessaire car la déperdition calorifique est plus importante chez l'enfant que chez l'adulte.

 

 * La ration de vieillesse Elle est à peu près égale à la ration d'entretien. Le vieillard doit s'abstenir de tout excès alimentaire, surtout en ce qui concerne les protides. Ceux-ci fatiguent le foie et les reins.

 

 

2. LA RATIoN EN FoNCTIoN Du sEXE

 

Les besoins nutritifs de la femme sont un peu inférieurs à ceux de l'homme, sauf pendant les périodes de grossesse et d'allaitement.

 

Pendant la grossesse, il faut un complément de protides, vitamines et de phosphore + calcium.

 

Pendant l'allaitement, il faut un complément de glucides et de lipides.

 

3. LA RATIoN EN FoNCTIoN DE L'ETAT DE sANTE

 

Au cours d'une maladie, il vaut mieux suivre un jeûne partiel ;

 

Au cours d'une convalescence, il faut réparer les pertes, donc il faut un complément de glucides, de vitamines et de protéines animales.

 

4. LA RATIoN EN FoNCTIoN DE L'ACTIVITE

 

Pour un travail intellectuel, il suffit d'une ration d'entretien ;

 

Pour un travail manuel, il faut une ration de travail avec des compléments de glucides et un peu de lipides pour donner des calories complémentaires , et pour réparer l'usure plus grande due au travail muscu

laire, il faudra plus de protéines animales, de sels minéraux et d'eau.

 

5. LA RATIoN EN FoNCTIoN DE LA TEMPERATuRE EXTERIEuRE

 

si l'organisme doit lutter contre le froid, il faudra augmenter la quantité de lipides.

 

si l'organisme doit lutter contre le chaud, il faudra remplacer les lipides par des légumes verts et des fruits aqueux, et un complément de sels minéraux et d'eau.


LES AVITAMINOSES

 

 

Le mot "Avitaminose" signifie exactement : manque de vitamine (préfixe a : privatif). Les vitamines étant des substances indispensables à la vie (vita = vie). Bien que la quantité nécessaire en soit minime, eles doivent se trouver dans toute alimentation équilibrée.

 

Toute carence en vitamine provoque l'apparition de symptômes de manque : on parlera d' hypovitaminose  lorsque la carence sera légère, d'avitaminose quand le manque sera plus important.

 

Hypovitaminose et avitaminose ne sont pas seulement des maladies de pays sous-développés : on en rencontre aussi dans les pays dits riches.

 

I. L'AVITAMINOSE A

 

La vitamine A (vitamine de croissance ou vitamine antixérophtalmique) se trouve dans les laitages, les oeufs, certaines graisses végétales.

 

Le manque de vitamine A va se traduire par des troubles de la vue et des atteintes des épithéliums. Le premier symptôme sera l'héméralopie ou cécité crépusculaire.

 

Dans les cas graves, l'épithélium de l'oeil est touché : c'est la xérophtalmie (xéro = sec et ophtalm = oeil), se traduisant pas un désséchement de la conjonctive et une opacification de la cornée.

 

Les tissus de l'oeil ne seront pas seuls atteints : des broncho-pneumonies pourront se déclarer, et, d'une façon générale, l'organisme sera beaucoup plus sensible aux infections.

 

Le traitement pourra se borner à l'administration de vitamine A ou de provitamine A (carotène) à partir duquel l'organisme synthétisera lui-même la vitamine.

 

II. L'AVITAMINOSE B1

 

La vitamine B1 joue un rôle important dans le métabolisme des sucres et dans la synthèse de l'acétylcholine (médiateur chimique intervenant dans la transmission de l'influx nerveux).

La carence en B1 provoque le Béri-Béri (contractions chez l'enfant, difficultés respiratoires, suivies généralement par la mort. Chez l'adulte, on distinguera une forme de Béri-Béri sec avec polynévrite, paralysie musculaire, et une forme humide, avec des oedèmes qui envahiront tout le corps).

 

III. L'AVITAMINOSE B2

 

La vitamine B2 est un complexe formé de nombreux éléments ayant une activité vitaminique (lactoflavine, vitamine PP, vitamine B6...)

 

L'avitaminose B2 est donc difficile à déceler des autres avitaminoses B. Néanmoins, l'insuffisance de B2 provoque un affaiblissement général, une perte de poids, des troubles nerveux et digestifs, des crevasses et fissures de la peau (cheilite).


IV. L'AVITAMINOSE PP

 

Le manque de vitamine PP (amide de l'acide nicotinique) provoque des symptômes assez proches de ceux de l'avitaminose B1.

 

La carence totale détermine la Pellagre, maladie de pays pauvres, où l'alimentation est trop riche en maïs et pauvre en viande. C'est une dermatose, se traduisant par des irritations des parties découvertes, la peau rougit et se desquame en se désséchant. Ce peuvent être aussi des troubles plus limités, digestifs (aphtes, dyspepsie...) ou nerveux (psychoses).

 

V. L'AVITAMINOSE B6

 

La carence en vitamine B6 (pyridoxine) provoque l'apparition de lésions de la peau, et d'une variété d'eczéma autour des yeux, de la bouche et du nez. on assistera à des troubles de la sensibilité cutanée, de la conjonctivite et des convulsions chez le nourrisson.

 

VI. L'AVITAMINOSE B9

 

La carence en B9 (acide folique) provoque une anomalie des hématies : l'anémie mégaloblastique. Cette anémie peut se développer chez l'individu sain lorsque la flore bactérienne intestinale est détruite à la suite d'ingestion d'antibiotiques puisque ce sont des bactéries qui synthétisent l'acide folique.

 

VII. L'AVITAMINOSE B12

 

La vitamine B12 ou cyanocobalamine contient, comme son nom l'indique, du Cobalt, métal rare et important. Lors de certaines affections de la muqueuse gastrique, la vitamine B12 ne pourra plus être assimilée et ainsi, ne passera plus dans le sang où elle est indispensable. La maladie qui en résulte est l'anémie pernicieuse.

 

Cette anémie s'accompagne de troubles du système nerveux central, entraînant des paralysies et troubles de la coordination des mouvements.

 

VIII. L'AVITAMINOSE C

 

Cette vitamine importante, qui intervient pratiquement au niveau de toutes les fonctions organiques, n'est pas synthétisée par l'homme. Il se trouve, de plus, que les besoins de l'organisme sont importants (50 mg/j).

 

C'est pourquoi on observait autrefois chez les marins et navigateurs nourris de farines et de conserves, l'avitaminose totale : le scorbut.

Si cette forme d'avitaminose chez l'adulte a pratiquement disparu, on rencontre une avitaminose de même origine chez le nourrisson : la maladie de Möller-Barlow.

 

Les hypovitaminoses se traduiront par de l'inappétence, de l'asthénie, de l'anémie ou des saignements des gencives.


IX L'AVITAMINOSE D

 

La vitamine D antirachitique, intervient dans l'ossification, donc dans le maintien de l'équilibre Calcium/Phosphate.

 

Un régime carencé en vitamine D, causera chez l'enfant des troubles de la croissance, une déformation des os longs, du rachis, des malformations des articulations, de la cage thoracique ou du bassin, un retard dans l'apparition de la dentition et de la fermeture des fontanelles.

Ce rachitisme est favorisé par une alimentation artificielle, l'absence de lumière, des troubles du métabolisme, toutes causes rencontrées dans les populations pauvres, habitant les rues sombres et des taudis.

 

Son traitement est basé sur l'administration de vitamine D (solution huileuse, suppositoires, gouttes, injections ...) et l'exposition au soleil ou aux U.V.

 

X. L'AVITAMINOSE K

 

La vitamine K élève rapidement le taux de prothrombine dans le sang.

Ssa fonction primordiale s'exerce donc au niveau du foie ; une carence en vitamine K est généralement due au trouble de sa résorption dans l'intestin, ou à une déficience fonctionnelle du foie.

 

On l'observe le plus souvent chez le nouveau-né prématuré ou dysmaturé, qui présente alors les symptômes suivants :

Abaissement du taux de prothrombine, hémorragies sous-cutanées, musculaires, du tube digestif ou du système génito-urinaire.

 


LA PHENYLCETONURIE

 

La phénylcétonurie, qu'on appelle aussi en France, oligophrénie phénylpyruvique, est une maladie génétique. Elle se transmet suivant le mode récessif, non lié au sexe. sa fréquence est de l'ordre de un cas pour 10.000 naissances. Les porteurs du gène responsable sont clinique

ment indemmes, encore qu'une épreuve de laboratoire permette de les détecter (test de Guthrie). Pour que la maladie apparaisse, il faut que le père et la mère soient tous les deux porteurs. Leur descendance comprend en moyenne, un quart de sujets sains, une moitié de sujets porteurs, et un quart de malades. un calcul simple permet d'estimer qu'un individu sur 50 est porteur du gène de la maladie.

 

Si les deux gènes allèles d'une même paire de chromosomes sont altérés, il manque quelque part un enzyme, nécessaire à une des innombrables réactions chimiques qui composent l'ensemble du métabolisme. (on connaît aujourd'hui plus de soixante maladies dues à des troubles innés du métabolisme. Les métabolismes les plus divers peuvent être en cause : protides, glucides, lipides, métaux, vitamines, hormones, etc...)

 

La maladie qui nous occupe est due à une erreur congénitale du métabolisme des protides. on sait que les protides sont, chimiquement, des chaînes d'acides aminés. Parmi eux, la phénylalanine, qui représente en moyenne 5% des protéines alimentaires.

 

Normalement, la phénylalanine est transformée, au niveau du foie, en tyrosine, par une réaction chimique qui est une hydroxylation. La réaction est catalysée par un enzyme spécifique, le phénylalanine-hydroxylase. Chez le sujet malade, c'est cet enzyme qui manque, et c'est là qu'est interrompue la chaîne des réactions chimiques.

La phénylalanine s'accumule d'abord dans les tissus. Alors que sa concentration normale dans le sang est de l'ordre de 2 mg/100 ml, on trouve chez les malades des taux qui peuvent atteindre 400 mg/100 ml.

Puis le trop-plein emprunte une voie métabolique secondaire, qui n'occupe normalement qu'une place minime : la transformation en acide phénylpyruvique qui est éliminé dans les urines. Quelques gouttes de perchlorure de fer donnent, en présence d'acide phénylpyruvique, une coloration vert foncé, caractéristique de la maladie.

L'enfant naît sain et se développe normalement pendant quatre à six mois. Bien que l'excrétion d'acide phénylpyruvique puisse être mise en évidence vers le quinzième jour de la vie, c'est seulement dans le

second semestre qu'apparaissent des troubles du développement. Le système nerveux de l'enfant est littéralement intoxiqué par la phénylalanine et ses dérivés qui inhibent essentiellement les processus de la myélinisation.

La plupart des phénylcétonuriques sont des enfants blonds aux yeux bleus, présentant un important retard mental, associé à un important retard du développement moteur. Woolf, en Angleterre, a trouvé des Q.I. inférieurs à 30 dans 65% des cas, compris entre 30 et 60 dans 33% des cas. Plus de 20% des malades présentent des crises convulsives à type de spasmes en flexion. Pourtant il existe à côté de ces formes avec retard psychomoteur grave des formes avec intelligence limite et signes psychomoteurs discrets.

 

Lorsque la maladie a été dépistée à temps, c'est-à-dire au

cours des six premiers mois de la vie, et le traitement mis en oeuvre immédiatement les troubles peuvent être totalement évités. L'enfant

connaît un développement mental et moteur normal.

 

Le traitement consiste simplement en un régime alimentaire. Il suffit, pour que les troubles n'apparaissent pas, de maintenir le taux sanguin de phénylalanine aussi voisin que possible du taux normal, grâce à une alimentation pauvre en cet acide aminé.